Être épanoui(e) au sein de son couple.
Depuis plusieurs mois, j’accompagne beaucoup de femmes à revoir leur position au sein de leur couple, car elles sentent que leur place, celle qu’elles ont dû prendre, celle qu’on leur a fait prendre ne leur convient plus.
Depuis quelques années, déjà, les énergies sont en mouvement, c’est une période tumultueuse, qui nous pousse à bouger de l’intérieur.
Cette période centrifugeuse qui alterne tantôt sable mouvant, tantôt courant rapide, fait ressurgir ce que nous avions réussi jusque-là à compenser, à combler, à protéger.
Les énergies nous poussent à sortir les voiles, retirer les apparats, pour revenir à l’essentiel : partir à la conquête de soi.
Les femmes sont emportées par un courant féministe, qui les pousse à quelque chose de plus juste et plus sain pour elle, afin de reprendre leur polarité, leur plein potentiel au sein de la société. Une société saine, c’est une société où chacun est à sa place.
L’homme se retrouve forcé à revoir lui aussi sa place, devant abandonner sa domination illégitime.
Alors forcément, avec toute cette mouvance, au sein du couple, ça bouge aussi…
Parlons de ce qu’est le couple. Le couple est un lieu de créativité, un endroit de sécurité, un jeu de rôle permanent d’expérimentation.
C’est le lieu où nos failles sont à vif, nos douleurs passées peuvent ressurgir à tout moment, le lieu également où nous rejouons inconsciemment les rôles de nos parents, reprenant fidèlement leurs postures et contraignant l’autre à jouer leurs rôles, par pure loyauté.
C’est aussi le lieu d’harmonie, là où les polarités viennent se compléter pour créer ensemble un idéal en perpétuelle transformation.
Le lieu où chacun évolue à sa manière et à sa vitesse, où les contradictions viennent se contre choquer, nous conduisant à vouloir pousser l’autre, le tirer vers ce que l’on croit être le « meilleur ».
Alors que se passe-t-il quand nous ne sommes plus heureux dans notre couple ?
Lors d’un coaching, récemment, j’ai pris l’image du fauteuil pour représenter le couple. Assis au sein de ce dernier, nous ne le voyons plus, nous pouvons ressentir de l’inconfort, sentir qu’à un endroit ou même plusieurs, il est même douloureux.
Alors, il est important de se lever, se tourner, de le regarder pour changer d’angle de vue, le regarder de près sous toutes ses coutures, aller voir à l’intérieur, la mousse, les supports, les armatures, les fondations…
S’il est un peu bancal, pourquoi ne pas mettre une cale en attendant de réfléchir à l’installation d’un nouveau pied pour le réparer ?
Et s’il est trop cassé, qu’il nous fait vraiment trop mal, qu’on n’y est plus confortable, parfois, il faut se résoudre à s’en débarrasser.
Le couple doit rester un endroit confortable, où chacun doit se sentir libre d’exister, de changer, de ne pas changer aussi, de s’épanouir personnellement, de s’opposer, de se tromper, de faire des erreurs…
Je constate que dans beaucoup de couples, l’idée de liberté est un sujet sensible. Car lorsqu’un des deux se permet de devenir plus libre, l’autre se retrouve en insécurité, croyant que si l’autre s’envole, il ne sera pas invité dans sa danse aérienne. Croyant que l’autre lui échappe. Ce ne sont que des croyances et cette peur invite à venir la regarder de plus près pour la guérir.
Un couple est un duo, pour qu’il puisse être équilibré et épanouissant, il faut que chaque personne s’occupe d’elle-même.
Personne n’a à porter l’autre, l’amour n’est pas un sacrifice, l’amour n’est pas difficile, l’amour est doux et rassurant.
Les difficultés au sein d’un couple sont inévitables, chacun à sa propre dualité à gérer, ses difficultés, le dialogue est toujours la clef.
Le couple, c’est aussi le lieu de l’honnêteté, on ne va pas bien loin quand on se ment à soi-même et à l’autre. Mieux vaut poser les choses, même si elles ne sont pas « jolies », l’honnêteté est toujours la clef.
L’autre n’est pas là non plus pour compenser nos carences affectives, il s’agit là de déséquilibre, chacun est responsable de lui-même et a tout le potentiel pour les guérir. Il ne s’agit pas de « trouver » quelqu’un pour se compléter, s’équilibrer, mais de commencer par établir cet équilibre à l’intérieur de soi.
Les femmes doivent redéfinir leur force intérieure et les hommes leur vulnérabilité.
Les femmes doivent reconnaître la richesse de l’énergie féminine, l’intuition, la créativité...
Les hommes doivent lâcher l’image de « mâle » en plein contrôle d’eux-mêmes et s’autoriser à dévoiler leur sensibilité.
Les deux sont amour, douceur, intuition, créativité et compassion.
En résumé, l’harmonie dans le couple est un chemin où l’on marche ensemble par choix conscient, où il est bon de partager, de vibrer, d’embrasser la vie, où la sexualité se vit flamboyante et en pleine harmonie, le couple, c’est aussi beaucoup d’alchimie.
Où dans le miroir de l’autre, on se sent désiré pour qui nous sommes et pas par ce que l’on représente.
Où la pluie et les tempêtes se traversent avec complicité et unicité.
Où l’on marche avec plus ou moins la même vitesse, où l’on s’attend si cette attente respecte notre rythme intérieur.
Où nous voyons l’autre avec ses fragilités, ses difficultés et ses faiblesses, sans vouloir intervenir, sans vouloir changer l’autre.
Être épanoui(e) au sein de son couple, c’est un exercice qui demande beaucoup d’honnêteté pour vivre en harmonie avec l’autre en adhésion totale de qui nous sommes.
- Annaïk Viallet -
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